Janvier

La météo du mois

En janvier, les journées sont courtes, froides et le pollen rare bref… un temps à rester bien au chaud. C’est aussi le mois des chutes de neige. Vous veillerez à dégager la neige qui se serait accumulée sur la planche d’envol afin de ne pas bloquer l’entrée de la ruche et faciliter l’envol des troupes. Et oui car contrairement à ce que l’on pourrait penser, les ouvrières sortent dès qu’une opportunité se présente (journée ensoleillée) pour expulser leurs excréments à l’extérieur de la ruche.

En ce mois de janvier, la colonie…

vit au ralenti. Les abeilles se regroupent en grappe pour maintenir une température de 35° autour de la reine et de son couvain (ce sera le cas si vos colonies sont implantées dans les régions plus au sud). Dans les régions les plus froides de l’hexagone, il y aura un arrêt de la ponte, la température interne de la colonie sera aux alentours des 20°.

Pour produire cette chaleur, les ouvrières consomment le sucre contenu dans leurs cadres de miel ou dans leurs propres réserves de graisses. (Et oui nos petites abeilles sont grassouillettes ! elles n’ont pas une taille de guêpe…). Inlassablement, elles vont à tour de rôle échanger leur place autour de la grappe. Les abeilles qui étaient à l'extérieur de la grappe rentreront se réchauffer quand elles auront froid et seront remplacées par d'autres et ainsi de suite.

Les abeilles présentes au centre de la grappe contractent leurs muscles alaires, cette contraction a pour but d’accélérer le métabolisme de production de chaleur.

En janvier, il est conseillé de ne pas ouvrir les ruches.

Toute manipulation de cadres en cette saison hivernale aurait pour conséquence :

- De disloquer la grappe, ce qui ferait indéniablement baisser la température de celle-ci.
- De faire chuter les ouvrières sur le plancher de la ruche. Frigorifiées, il n’est pas assuré qu’elles réintègrent la grappe.
  Si c’est la reine qui chute… vous aurez une mauvaise surprise au printemps (ruche orpheline ou bourdonneuse)
- D’entrainer une surconsommation pour rétablir la température au sein de la grappe. (Les abeilles consomment en moyenne 70g de miel par jour)

Les bons gestes de l’apiculteur

Souvenez-vous : En janvier, ne pas ouvrir les ruches…Toutefois, c’est ce que vous ferez par une belle journée ensoleillée. Vous combinerez l’utile (un traitement par dégouttement à l’Acide Oxalique contre le varroa) à l’agréable (la mise en place de sachet de Candi pour nourrir la colonie). Ou que l’utile si les réserves sont encore suffisantes

1) Le traitement d’hiver par dégouttement à l’acide oxalique.

• C’est quoi l’Acide Oxalique ?

On le trouve à l'état naturel dans les racines et les rhizomes de nombreuses plantes comme la rhubarbe, l’oseille et la betterave. Le thé et le café en contiennent aussi mais dans des proportions plus faibles.

L’acide oxalique (appelé aussi sel d'oseille ou sel de citron) vendu en cristaux est efficace pour enlever la rouille, les taches de transpiration…

En apiculture, il est utilisé pour le traitement contre le varroa et possède une AMM en France.

• Pourquoi et comment traiter à l’acide oxalique par dégouttement en janvier ?

Pas de ponte, pas de couvain Pas de reproduction de varroa dans les cellules

On profite de l’arrêt de la ponte, pour se débarrasser des varroas phorétiques (ceux accrochés sur les ouvrières). L’efficacité de ce traitement par dégouttement est estimée à plus de 90%. En présence de couvain il ne sera plus que de 50% donc aucun intérêt.

Le dégouttement consiste à appliquer sur la grappe d’abeilles un sirop 50/50 additionné à de l’acide oxalique. Afin de ne pas refroidir la grappe le mélange est conservé à une température de 35°.

Pour asperger la grappe vous pouvez utiliser une seringue ou un flacon souple. Les abeilles en contact les unes aux autres vont s’enduire mutuellement de sirop.

Vous pourrez trouver le produit et les conseils de dosage pour le traitement auprès de vos revendeurs apicoles ou de vos ruchers écoles.

À noter que l’acide oxalique entre dans la composition d’autres traitements contre le varroa comme :

Api Bioxal (acide oxalique)

VarroMed (acide oxalique et acide formique)

Oxybee (acide oxalique)

Maqs (acide formique)

VarroMed (acide oxalique et acide formique)

2) Les réserves de nourriture

70 g par jour…un peu plus de 2kg à la fin du mois pour les colonies les plus fortes. La vigilance est de rigueur. C’est le moment d’aider vos colonies (si vous ne l’avez pas déjà fait en décembre).

Attention : le nourrissage au candi n’est pas systématique. Utilisez votre peson pour évaluer les réserves et les comparer à celles faites fin octobre. Si vous constatez :

• Une baisse significative il faut nourrir.

• La pesée confirme que la ruche à encore suffisamment de réserve, attendre.

Peson électronique	Peson manuel

Ce qu’il faut savoir sur l’utilisation du Candi ?

Le Candi est constitué de cristaux de sucre broyés (le plus finement possible) et mélangé à du sirop de glucose (pour éviter que le mélange se dessèche). Le résultat obtenu ressemble à un fondant pâtissier de consistance molle facilement assimilable à l’abeille. On le donne aux colonies pour palier à la famine.

Attention : Une colonie qui a des réserves se servira du candi et ne puisera pas dans ses cadres de miel. A l’arrivée des beaux jours parce que les cadres n’auront pas été délestés de leurs réserves, la reine sera bloquée dans sa ponte. Votre colonie sera blindée de réserve mais dans l’impossibilité de se développer.

Quand ?

Le Candi est distribuée aux colonies lorsque les températures sont en dessous de 15°C. Soit entre fin décembre et début mars en région PACA.

Comment ?

Deux possibilités : (Vous choisirez en fonction du matériel que vous avez à votre disposition).

1. Le sachet (après avoir été ouvert) est posé sur le trou du couvre cadre. Et le nourrisseur est retourné par-dessus.

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Permet de visualiser la consommation sans créer de baisse de température pendant la visite de contrôle. Seul le nourrisseur est retiré, le couvre cadre continue d’assurer l’étanchéité.	Les colonies les plus faibles ne sont pas en contact direct avec le candi. Certaines préfèreront rester en grappe plutôt que s’aventurer plus haut pour aller se nourrir.

Candi positionné sur le couvre cadres

2. Le sachet est posé directement sur les cadres. On place un papier bulle ou un isolant par-dessus. Et on retourne le nourrisseur.

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La grappe est en contact direct avec le candi. Ce qui facilite sa consommation.	Si la colonie à épuisé la poche de candi. Il faudra retirer l’isolant pour en placer une nouvelle. Cela refroidira la colonie.

Candi positionné directement sur les cadres

Sur le rucher

• Veuillez à ce que des végétaux ne touchent pas la ruche. Cela pourrait stresser la colonie.
• Penser à incliner les ruches vers l’avant (si vous ne l’avez pas encore fait) pour évacuer l’humidité (si vous n’avez pas de plancher grillagés).
• Poser une pierre sur les toits pour éviter qu’ils ne s’envolent en cas de fort vent.
• Si vos ruches sont équipées de planchers grillagés, réduire de ¾ la surface d’aération pour éviter que la colonie se refroidisse.

À l’atelier

• Repeindre et entretenir les corps de ruche et les hausses, vous pouvez utiliser soit :

- la cire microcristalline

- de la peinture 100% écologique à base d’huiles végétales

- de la peinture à base de pigment d’aluminium

- S’occuper de fondre les cadres :

- dont la cire est devenue noire (ce sont de vieux cadres)

- ceux qui ont été attaqués par la fausse teigne

- ceux qui ont moisi durant l'hiver

Vous pouvez faire fondre ces cadres soit dans une chaudière à cire soit à l’intérieur d’un toit de ruche étanche dans de l’eau bouillante.

Les fils ne sont pas détruits (si vous utilisez de l’inox)

- Nettoyer ensuite les cadres à la lessive de soude. Rincer abondamment à l’eau froide les cadres.

Vous pouvez aussi simplement gratter les cadres, dans ce cas-là vous n’aurez pas à utiliser la lessive de soude.

- Il vous suffira ensuite de retendre à la roulette zigzag ou changer les fils des cadres pour qu’ils soient prêts à être gaufrés.

Que faire de la cire ?

Pour votre usage personnel, vous pouvez utiliser la cire récupérée pour la fabrication de bougies, ou d’encaustiques pour l’entretien et la rénovation de vos meubles en bois

Depuis quelques années, il est déconseillé d’utiliser la ciré récupérée pour faire sois même sa cire gaufrée. L’utilisation des divers produits vétérinaires suite à la présence du varroa dans les ruches laisse des résidus dans ces cires que nous faisons fondre. Les chaudières que nous utilisons ne montent pas assez en température et suffisamment longtemps pour désinfecter. 

Il est donc préférable de revendre cette cire récupérée aux fournisseurs apicoles du coin. Une fois filtrée et désinfectée, cette cire d’abeille sera utilisée dans de nombreux domaines : apiculture, esthétique, cosmétique rénovation pour les meubles, bougie.