Mai

La météo du mois

Un dicton sage et populaire aborde le mois de mai tout en optimisme : « En mai, fais ce qu’il te plaît »

Les jardiniers les plus aguerris vous diront eux, de vous méfier des saints de Glace. Ils ne sont pas si auréolés que cela finalement et peuvent certaines années occasionner bien des dégâts sur les cultures et donc sur le butinage des abeilles.

  • le 11 mai, "Attention, le premier saint de glace, souvent tu en gardes la trace",
  • le 12 mai, "Saint Pancrace souvent apporte la glace",
  • le 13 mai, "Avant saint Servais point d'été, après saint Servais plus de gelée".

Si la météo a été clémente, dans les jardins et dans la garrigue c’est le paradis pour les butineuses. Les journées plus chaudes ont permis à dame nature de s’épanouir. Thym, cotonéasters, acacias, ronces, framboisiers etc… sont en fleurs. Nectar et pollen sont présents à foison.

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Cotonéaster
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Acacia
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Thym

En ce mois de Mai dans la ruche…

Le développement de la colonie se poursuit, plus que jamais vous devez surveiller de près vos colonies et surveiller l’essaimage.

Attention : Une colonie dont la reine est âgée de plus de 2 ans à plus de chance d’essaimer.

Pour maitriser le volume de la colonie :

Les bons gestes sur la colonie

Si Miss Météo et Dame nature ont joué de sagesse, toutes les conditions sont réunies pour que vous puissiez envisager une première récolte dès la fin de ce mois. Mai et ses miellées d’Acacia, thym et romarin sonne le début des premières récoltes.

Le miel de romarin est :

- De couleur très claire il devient blanc irisé à la cristallisation (c’est un miel qui cristallise rapidement). Légèrement granuleux mais très subtilement parfumé en bouche. C’est un miel très recherché par les connaisseurs.

Mais avant de récolter, il faudra être très vigilant. Un printemps clément aura pour incidence une floraison massive, nectar et pollen viendront s’engranger dans les rayons de la colonie. Quelle aubaine ! Oui mais…Cette arrivée massive de provisions risque de provoquer un blocage de ponte. La reine a beau avoir une jolie couronne dorée, l’instinct de survie de sa colonie sera plus fort. Les va-et-vient incessants des butineuses rempliront les rayons de miel et de pollen et elle n’aura plus de place pour pondre. La reine privée d’une nurserie bien concentrée se promènera au gré des rayons pour pondre de ci et de là dans les alvéoles restées libres. Si la météo venait soudainement à se rafraichir, ces alvéoles ne seraient pas réchauffées par la grappe d’abeille. Privée de chaleur les œufs ou les larves seraient condamnés. Pour éviter un blocage de ponte, il faut donc poser les hausses.

La pose des hausses

Pourquoi ?

Pour éviter un blocage de ponte mais aussi pour le stockage du miel en vue d’une prochaine récolte

Quand ?

Trop tarder, c’est risquer de bloquer la ponte de la reine et de provoquer l’essaimage.

Trop se hâter c’est risquer de refroidir la colonie et la ponte de la reine s’en ressentira là aussi.

Il faut poser la hausse à un moment précis et un simple coup d’œil lors d’une visite vous renseignera afin d’éviter la concurrence entre le nectar et la ponte.

- Au cours de votre visite vous vous apercevez que votre colonie utilise 8 cadres et que la totalité des deux faces est occupée par des abeilles.

- Les cadres de rives sont remplis de nectar ou que des abeilles cirières étirent de nouvelles alvéoles sur ces cadres.

- De la cire blanche (cire fraichement étirée) fait son apparition sur la tête des cadres et sur le couvre cadre.

Si vous rencontrez l’une de ces situations. Il est urgent de poser une hausse, ou deux en cas de colonie très forte.

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Cire blanche récemment étirée

Comment

Lorsqu’une hausse est ajoutée au-dessus d’un corps, certains apiculteurs intercalent entre la hausse et le corps une grille à reine. D’autres s’abstiennent, c’est souvent le cas des apiculteurs qui travaillent en ruche Langstroth.

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Grille à reine plastique
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Grille à reine métal

La ruche Langstroth à un corps de ruche profond contenant dix cadres et des hausses de mêmes dimensions. C’est la ruche la plus répandue aux Etats-Unis et le second modèle de ruche utilisé en Europe. Si la reine monte pondre dans la hausse tant pis. L’apiculteur devra juste réorganiser la colonie et regrouper le couvain et les cadres non operculés dans le corps et les cadres de miel dans la hausse.

Cette manipulation ne sera pas possible si vous travaillez en ruche Dadant. Les hausses n’ayant pas le même volume que le corps (hauteur d’une hauteur 17 cm). A moins que vous ne décidiez de mettre un corps Dadant en guise de hausse ! Attention à votre dos un corps Dadant est plus lourd qu’un corps Langstroth.

Volume Langstroth (44 litres), volume Dadant (54 litres)

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Pose d’une hausse sans grille à reine

Astuces :

Si votre agenda ne vous permet pas de surveiller régulièrement vos ruches vous pouvez toutefois anticiper la pose des hausses. Vous pouvez intercaler entre le corps et la hausse un couvre cadre percé d’un trou, ou un nourrisseur dont vous aurez oté la barrette en bois (ranger la barrette dans le nourrisseur).

Ces nourrisseurs bois (ou plastique si vous utilisez les nourrisseurs NICOT) ou couvres-cadres maintiendront la chaleur dans le corps de la ruche tout en permettant l’accès des abeilles aux hausses si nécessaire.

Si vous optez pour les feuilles de papiers journal, sachez que les abeilles les percent rapidement pour les évacuer vers l’extérieur.

Sur le rucher

Le piégeage du frelon asiatique continue. Pensez à régulièrement vérifier les appâts de vos pièges.

Si vous n’avez pas encore disposé de ruchette en hauteur pour piéger d’éventuels essaims qui pourraient s’échapper de vos colonies, il est encore temps d’y remédier (vieux cadres et odeurs de propolis sont de bons atouts).

Vous pouvez aussi utiliser de vieux corps de ruche pour faire des pièges à frelons.

Vous aurez besoin d’un corps de ruche et d’une grille à reine que vous placerez dessous le corps. Mettre les appâts (poisson, crevettes, brèches de cire…) à l’intérieur de la ruche dans une coupelle.

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