Juin est le dernier mois du printemps, ses journées sont principalement belles et chaudes avec des températures oscillant entre 15 °C à 25 °C suivant les régions. En Provence les températures peuvent grimper bien plus haut comme en 2011 avec 30° ou 2019 (années classées parmi les trois années les plus chaudes) avec ses 38°. Côté ensoleillement les jours augmentent quotidiennement pour atteindre leur apogée au solstice de l’été « le jour le plus long de l'année dans l'hémisphère nord »
Si votre région dispose de sol cristallins ou schisteux comme ceux présents dans les Cévennes, les Maures, la Corse ou encore la Bretagne et le Limousin vos colonies pourront bénéficier de la floraison des châtaigniers. La floraison dure une quinzaine de jours.
Le miel de châtaignier est :
– De couleur sombre, fort en bouche avec des saveurs corsées et parfois amères. Il se conserve bien et sa cristallisation est lente
En ce début de mois de Juin, les tilleuls sont en fleurs. La floraison de cet arbre est de courte durée (tout au plus une dizaine de jours).
Le miel de tilleul est :
- De couleur jaune clair, délicat en bouche sans acidité il est très liquide et se conserve sur une longue durée.
Châtaignier, Marronnier et Tilleul seront les seuls arbres qui offriront à vos colonies une possible miellée en ce mois de juin.
Fleur de Marronnier |
Fleur de Châtaigner |
Tilleul en fleur |
Dans les jardins, les floraisons se poursuivent, aubépines, trèfle, bourrache, moutarde, phacélie, chèvrefeuille, genêt… côtoient les fleurs annuelles et les semences des jardins, potirons, courgettes, tomates…
Aubépine |
Bourrache |
Moutarde |
Phacélie |
Trèfle |
Fleur de courgette |
La population est au maximum car la reine pond à une cadence effrénée conséquence d'un important butinage de pollen et de nectar (qui se raréfiera en fin de mois car les fleurs se transformeront en graines, légumes ou fruits). Il est très important que la colonie ne manque pas de nourriture en juin. Une rupture dans la cadence de ponte à cette période ne vous permettrait pas d'avoir de colonies populeuses en juillet et août. Ce qui aurait des conséquences non négligeables pour vos récoltes de miel.
Si les conditions météorologiques sont favorables, le développement des colonies sera d'autant plus important. Vous aurez alors une grande quantité de jeunes abeilles. Ce sera le moment de faire construire de nouveaux rayons.
Petit rappel : Du premier jour de ponte à la première sortie d’une butineuse il y aura 40 levers de soleil. Les œufs pondus en début de mois vous fourniront les butineuses de juillet. Ceux de fin juin les butineuses d’août et ainsi de suite. |
Faire bâtir de nouveaux rayons
Il est conseillé de renouveler 1/3 des cadres présents dans les corps à chaque année apicole. Ce sont les jeunes abeilles qui construisent les rayons grâce à leurs glandes cirières productives entre le 12ème et le 18ème jour qui suivent leur naissance.
Ou placer ces nouveaux cadres ?
Tout dépend des températures extérieures et des conditions météorologiques prévues
Si les températures extérieures sont favorables vous pouvez insérer les cadres à bâtir( en vert sur le schéma) au centre du couvain (exemple B). Dans le cas contraire, les cadres seront disposés de chaque côtés du couvain afin de ne pas diviser la grappe et refroidir le couvain (exemple A).
Attention : En cas de miellée importante, la construction des cellules sera moins active. Abeilles cirières et nourrices deviendront butineuses plus vite que prévu. Soyez vigilant en choisissant le bon moment pour introduire vos cadres gaufrés. Placés pendant une forte miellée, ils ne seraient pas étirés donc pas non plus remplis de miel.
Mise en place d’un cadre gaufré |
Cadre avec cellules fraichement étirées |
Surveiller le varroa
La reproduction du Varroa se déroule à l’intérieur des cellules de couvain. Plus la quantité de couvain est importante plus le varroa a de chance de se développer. Il faudrait donc en toute logique traiter pour limiter l’invasion de cet acarien. Si vous souhaitez récolter, il vous faudra patienter. On ne traite pas une colonie dont on va récolter les cadres.
Les traitements seront appliqués après les récoltes.
Si toutefois vous avez une de vos colonies dont les abeilles ont les ailes déformées, rongées, cela signifie qu’elles sont atteintes et que l’infestation est importante. Dans ce cas, il vous faudra sans plus tarder récolter puis traiter la colonie si vous voulez qu’elle puisse survivre au prochain hiver.
Nourrir si nécessaire
- Nectar et miellée ne sont pas au rendez, la pluie confine vos butineuses dans la ruche… vous devez nourrir avec un sirop léger les colonies jugées faibles ou celles que vous avez divisé pour faire des essaims.
Surveiller vos essaims
-Début juin, les essaims artificiels réalisés entre fin mars et avril sont en pleine évolution. La reine qui est revenue de son vol nuptial depuis quelques semaines, elle pond régulièrement. Le couvain s’étend et vous ajoutez au fur et à mesure des cadres bâtis. Côté réserve les butineuses ramènent pollen et nectar. Vous pouvez continuer à distribuer un sirop à 50/50 si vous jugez que les provisions sont faibles. Le but étant de ne pas avoir de rupture au niveau de l’approvisionnement ce qui serait préjudiciable à l’évolution de l’essaim.
- Pour les essaims récemment faits il y a 4 semaines, si vous n’avez pas de ponte c’est peut être que la reine de votre nouvelle colonie s’est égarée au cours de son vol nuptial, ou quelle a été croquée en vol par un joli volatile ou un méchant frelon. Pas de panique, il est encore possible d’intervenir. Vous pouvez ajouter dans la ruche :
- Une cellule royale issue d’une autre colonie (prendre une cellule prête à naitre)
- Une reine fécondée avec cage d’introduction
- Réunir les abeilles restantes avec un autre essaim ou une ruche faible
Continuer à piéger les frelons asiatiques
Surveiller les réserves d’eau
Vos abeilles construisent de nouveaux cadres, elles ont besoin d’eau.
Préparer vos colonies pour les transhumances
Fin Juin est là et c’est le temps des transhumances sur les lavandes. Ce délicat voyage ne se prépare pas à la va vite. Quelques jours avant, prenez le temps de vous rendre sur le terrain ou vous allez déposer vos ruches. La transhumance se faisant de nuit, vous avez tout intérêt à anticiper les manipulations suivantes :
- Débroussailler si nécessaire
- Installer les réservoirs d’eau
- Installer les supports de ruche
- Positionner votre panneau indiquant la présence de ruche, votre numéro d’apiculteur et votre numéro de téléphone
Vous transhumez, deux situations s’imposent :
1) Si vous déplacez vos ruches à l’intérieur d’un même département vous n’avez pas d’obligations particulières si ce n’est leur localisation dans la déclaration annuelle de ruches.
2) Si vous changez de département au cours de votre transhumance vous devez faire une déclaration auprès des services vétérinaires du département dans lequel sont attendues les ruches.
L’arrêté du 23 décembre 2009 stipule : « Art. 13 – Chaque transport d’abeilles à l’extérieur du département d’origine doit être déclaré par l’apiculteur, dans les jours qui précèdent ou qui suivent le transport, au directeur en charge des services vétérinaires du département de destination ».
Les extractions de miel commencent
Vous devez disposer d’un local qui répond aux normes et utiliser des contenants conformes à l’usage alimentaire.