Les races d’abeilles

 Il y a sur notre planète une multitude de races d’abeilles. On peut d’ores et déjà les classer dans deux catégories bien distinctes :

  • Les abeilles domestiquées et utilisées par l’homme en apiculture (l’Apis Mellifera, l’abeille à miel)
  • Et les abeilles sauvages

L’abeille sauvage : Dans 90% des cas c’est une abeille solitaire, sans reine. Elle ne fait pas de miel. N’ayant pas de butin à défendre et souvent dépourvus de dard, elle est inoffensive pour l’homme. Si elle n’a aucun intérêt pour les apiculteurs, son rôle est cependant très important dans la nature. Elle participe assidument à la pollinisation des fleurs des différents arbres fruitiers. 1000 espèces d’abeilles sauvages sont répertoriées en France, les principales sont l’abeille charpentière (Xylocopa), l’abeille maçonne (Osmia), petite abeille rousse, l’abeille coucou (Halictidae), qui parasite les couvées des autres, l’andrène cinéraire, argentée, l’abeille "découpeuse" de feuilles ou mégachile.

L’abeille domestique, ou abeille à miel : Leur nom scientifique est Apis mellifera pour les abeilles présentent en occident et Apis cerana pour celles en orient. Il existe une multitude de races d'abeilles domestiques destinées à l'apiculture. Certaines pures et d'autres issues de croisements (Buckfast). Toutes avec des caractéristiques bien différentes. Caractéristiques qu’un apiculteur se devrait de connaitre avant d’en peupler les ruches de son rucher.

Quelques races d’abeilles ou croisement présents dans les ruchers Français avec leurs avantages et leurs petits défauts :

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L’Apis Mellifera Mellifera (L’abeille noire)

Elle porte souvent le nom d'abeille noire en référence à sa couleur. C'est l’abeille qui est présente sur tout le territoire Français sous des appellations diverses (abeille noire bretonne, abeille noire corse, abeille noire provençale ou encore l'abeille noire cévenole). Délaissée car jugée plus agressive,  elle revient en force depuis quelques années repeupler les ruchers Français. Correctement sélectionnée, et avec quelques précautions d’usage (vareuse, enfumoir, gants), sa vivacité ne pose aucun problème.

  • Points positifs : Produit des colonies très populeuses.

Survie plus facilement face aux varroas.
Résistante aux maladies (rustique)
Peu essaimeuse
Entoure bien son couvain de provision de miel et de pollen
Ne pille pas
Facile à hiverner car très faible consommation

  • Points négatifs : Ne tient pas le cadre

Fuit facilement face à la fumée
Langue plus courte (6,1 mm) ce qui peut poser un problème sur le miel d’acacia ou la luzerne.
Démarrage lent au printemps
Agressive


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La Mellifera Ligustica (abeille jaune ou abeille italienne)

Elle est l’une des plus répandue dans le monde. Mais son grand pouvoir d'adaptation à toutefois des limites, elle n'aime pas le froid et les zones tropicales. Grace à son énorme potentiel de ponte et à sa douceur, elle est à la base de la plupart des hybridations réalisées par les apiculteurs. Dont la plus connue est la Buckfast réalisée par le Frère Adam, (Karl Kehrle), un croisement d'abeilles italiennes et d'abeilles noires.

  • Points positifs : Couvain précoce au printemps.

Douce
Couvain abondant
Essaime peu
Langue longue (6,6mm) ce qui permet une bonne récolte sur l’acacia et le trèfle rouge
Propolise peu

  • Points négatifs : Sensible à certaines maladies

Pillarde
Consomme beaucoup en hiver
Stocke le miel loin du couvain


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L’Apis Mellifera Caucasica (abeille grise ou caucasienne)

Comme son nom l'indique elle provient du caucase. Elle est douce, velue et grisâtre. Sa langue très longue (7 mm) lui permet de butiner en profondeur le nectar des fleurs. Elles butinent même par mauvais temps (pluie et brouillard) et par des températures fraîches. Les caractéristiques de cette abeille sont proches de celles de la carnica. Elle propolise énormément, un défaut qui peut devenir une grande qualité pour les producteurs de propolis.

  • Points positifs : Ne pille pas

Résiste au froid
Douce
Butine même par temps frais
Langue longue (7mm)

  • Points négatifs : Propolise beaucoup

Sensible à la nosémose
Démarrage lent au printemps


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L’ Apis Mellifera Carnica (abeille carniolienne)

Originaire des Alpes du sud de l'Autriche, elle est douce et grise. On l’utilise souvent pour les récoltes de miel de miellat, dont le sapin. La longueur de sa langue est dans la moyenne (6.5 mm) et lui permet de butiner presque toutes les fleurs. Elle est reconnue pour ses qualités de nettoyage du couvain malade, elle est douce et très rustique. Elle hiverne facilement, consomme peu de nourriture en hiver. Au printemps sa population s’accroît très rapidement entrainant souvent l’essaimage. La division dès colonie est impérative.

  • Points positifs : Résistante aux maladies (rustique)

Démarrage rapide au printemps
Douce

  • Points négatifs : Très très essaimeuse

Pilleuse


Parlons un peu du croisement du Père Adam…

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Image Wikipédia

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La Buckfast

C'est une abeille hybride qui a été́ crée en Angleterre en associant l’Apis mellifera mellifera (abeille noire) à l’Apis mellifera ligustica (abeille jaune). Au début du xxe siècle (1916), le cheptel de l'abbaye de Buckfast qui a été́ touché par une épidémie d'acariose, doit reconstituer sa population d’abeilles. 30 des 46 ruches qui constituaient le rucher de l’abbaye sont décimées. Les 16 colonies survivantes étaient toutes peuplées par des reines Italiennes accouplées avec des faux-bourdons noirs. C’est à partir de ce constat que le Frère Adam travaillera pendant presque 70 ans à l’élaboration d’une nouvelle abeille : La buckfast.

  • Points positifs : Résistante à certaines maladies

Douce
Travailleuse

  • Points négatifs : Consomme beaucoup l'hiver

Propolise