La reine

Son rôle est primordial. Si les ouvrières et les faux bourdons sont essentiels au bon fonctionnement d’une ruche. L’absence d'une reine peut être fatale à la colonie.

La reine sécrète des phéromones qui stabilisent la ruche. En l’absence de ces phéromones le comportement des abeilles changent rapidement.
Un apiculteur aguerrit saura dès l’ouverture de la ruche qu’il y a un problème. Les abeilles le lui indiqueront par un bruissement plus fort, elles seront plus agités voir plus agressives.
L’absence d’une reine poussera les ouvrières de la colonie à élever une nouvelle reine à partir d’œufs de moins de trois jours. De nouvelles cellules apparaîtront sur les cadres de couvains. Il appartiendra alors à l’apiculteur de surveiller la colonie afin d’éviter un essaimage.


La colonie est heureuse de vous faire part de la naissance de sa nouvelle reine. Elle se porte à merveille exclusivement nourrie de gelée royale.
La gelée royale est un produit blanchâtre et gélatineux élaborée par les glandes cervicales des nourrices. Mais elle a aussi un pouvoir magique…La transformation d’un simple œuf en larve royale !

  • Tous les œufs déposés au fond des cellules reçoivent de la gelée royale jusqu’au 3ème jour.
  • A partir du 3ème jour, seules les cellules choisies pour accueillir les futures reines seront nourries exclusivement avec la gelée royale et ce, jusqu’à l’operculation de celles-ci.

Les cellules sont agrandies par les ouvrières bâtisseuses pour que la future reine puisse développer son anatomie plus imposante.

  • Recevoir exclusivement de la gelée royale, aura pour conséquence de faire naitre la reine au bout de 16 jours. Les autres abeilles nourries avec du pain d’abeilles (mélange de pollen, de miel et de ferments lactiques) moins tonifiant auront besoin de 21 à 25 jours pour parfaire leur anatomie.


Une morphologie particulière :

  • La reine est plus imposante (250 mg) que les ouvrières (100 mg) et les mâles (230 mg). Mais surtout plus longue (20 mm alors qu’une simple ouvrière mesure environ 15mm).

  • Ses pattes sont dépourvues de corbeille à pollen. Pourquoi s’embarrasser de poils puisqu’elle ne butinera jamais !

  • L’aiguillon situé au bout de son abdomen n’a pas d’ardillon, il est lisse. Elle peut donc piquer, retirer son dard et piquer à nouveau sans que celui-ci s’arrache de son abdomen. Elle l’utilise pour tuer les autres reines qui pourraient potentiellement lui prendre sa place. Elle ne pourra se servir de cette arme que dans les premiers jours de sa vie, une fois ses ovaires développés son dard ne lui sera plus d’aucune utilité.

  • Ses ailes ne recouvrent pas entièrement son abdomen.
  • Sa langue est plus courte que les ouvrières (pas utile puisqu’elle ne sera pas de corvée de butinage)
  • Ses yeux ont moins de facettes (3500 près de 5000 chez l’ouvrière)
  • Son système olfactif est moins développé.
  • Sa démarche est plus lente que celle des ouvrières et des mâles
  • Elle n’a pas de glandes cirières, ni de glandes hypo pharyngiennes. (La construction des cellules et la production de gelée royale ne font pas parties de ses prérogatives).

Une vie particulière :

Entre 5 et 15 jours après sa naissance, quand les conditions climatiques sont adéquates (journée chaude et ensoleillée) la jeune reine prend son envol pour rejoindre un regroupement de faux bourdons. L’accouplement a lieu en plein vol avec une dizaine de mâles (12 à 15), jusqu’à ce que sa spermathèque soit remplie (celle-ci peut contenir jusqu’à 6 millions de spermatozoïdes). Elle commence à pondre 2 à 3 jours après son retour à la ruche. On estime que 12 à 20% de reines ne reviendront pas à la ruche.

La reine ne quitte sa ruche que pour deux raisons :

  1. Les vols de reconnaissance et le vol nuptial
  2. Le vol d’essaimage

Il n’est pas anodin d’avoir des ruches bourdonneuses au printemps. Les jeunes reines qui sortent pour la première fois de la ruche pour se faire féconder, peuvent rencontrer au cours de ce vol nuptial des aléas qui les empêcheront de rejoindre la colonie (problème de localisation de la ruche, mauvaise rencontre oiseau, frelon …). En l’absence de celle-ci et de couvain frais (ponte de moins de trois jours) certaines ouvrières avec un système sexuel sous développé se mettront à pondre des œufs non fécondés qui donneront exclusivement naissance à des mâles ou faux bourdons. D’où le nom de ruche bourdonneuse.

La ponte :

Une jeune reine nourrie avec une gelée royale de qualité peut pondre entre 2500 et 3000 œufs par jour. Ce qui demande une énergie considérable. Au printemps, les œufs pondus chaque jour par la reine ont un poids supérieur à son propre poids. Pour compenser une telle perte, la reine sera nourrie abondamment par sa cour.

Plus raisonnablement on estime la ponte moyenne des deux premières années, entre 1500 et 2000 œufs par jours soit une cadence de 5 à 6 œufs par minute.

En général la fécondité commence à diminuer durant la troisième année et se réduit de façon significative pendant la 4e année. Arrivée à ce stade, par l’intermédiaire de ses phéromones, elle indiquera à la colonie qu’il est temps d’élever une autre reine. De nouvelles cellules apparaîtront sur les cadres de couvains. Il appartiendra alors à l’apiculteur de surveiller la colonie afin d’éviter un essaimage.

À la naissance de la nouvelle reine, la vieille reine sera contrainte de quitter la ruche avec quelques ouvrières.

Une présence indispensable :

Contrairement à ses ouvrières, une reine vit en moyenne 4 ans. Sa longévité assure une stabilité au sein de la colonie. Elle est la mère de toutes les abeilles présentes dans la ruche. Grâce à une ponte quotidienne quand les conditions climatiques et les stocks de nourritures le permettent, elle assure la pérennité de la colonie.

Toutes les abeilles d’une colonie possèdent les caractères génétiques de la reine mais aussi celles des mâles qu’elle aura croisés durant son vol de fécondation.

Les apiculteurs sont très attentifs dans le choix d’une reine. Il est important de connaitre les caractéristiques de la colonie dans laquelle l’œuf de moins de trois jours sera choisi pour devenir la future reine d’une nouvelle ruche. La résistance aux maladies, l’essaimage, la douceur… La production du miel, la récolte de pollen en découleront inévitablement.