On ne se lassera jamais de dire que la cohésion sociale des abeilles est un modèle d’exception. Une harmonie absolue rendue possible grâce à une communication très élaborée.
Comment l’abeille communique-t-elle ?
Chez l’Apis Mellifera, on compte une dizaine de glandes principalement situées au niveau de l’abdomen et de la tête. Ces glandes, délivrent une multitude d’odeurs. Ces odeurs appelées phéromones, transmettent une information. Ces signaux phéromonaux aussi multiples qu’ils soient, donneront des informations très précises afin d’assurer la cohésion de la colonie.
La transmission des informations se fait par :
Peu importe l’âge, ou la fonction occupée. Les membres de la colonie qu’ils soient reine, ouvrières, faux bourdons ou même couvain, tous sans exception se serviront de ces substances chimiques pour faire passer un message.
Toutes ces substances à base de phéromones qui déterminent les comportements au sein de la colonie, se divisent en deux catégories les incitatrices et les modificatrices.
Voici quelques exemples parmi tant d’autres de ces messages chimiques indispensables à la cohésion et à la sauvegarde d’une colonie :
Les larves du couvain dont la survie dépend à 100% de l’intervention des ouvrières, vont produire une hormone qui indiquera aux ouvrières les besoins spécifiques en nourritures dont elles ont besoin pour optimiser leurs développements tout au long de leur cycle.
Bien que tous les individus d’une colonie émettent des phéromones, il est sage de convenir que celles de son altesse royale sont indéniablement les plus importantes.
Les phéromones royales jouent un rôle primordial dans la cohésion de la colonie. La reine les utilise à bon escient pour réguler l’homéostasie et le développement de la colonie.
Ce sont principalement les phéromones mandibulaires de la reine (QMP=Queen Mandibular Pheromone) composées de plusieurs molécules chimiques qui sont à l’origine de plusieurs phénomènes comme :
L’âge de la reine à un impact sur la diffusion des phéromones inhibitrices qui s’amenuisent avec les années. Tout comme la disparition brutale de celle-ci. Ces phénomènes conduiront les abeilles de la ruche, à élever une nouvelle reine.
Ce remplacement prévu, se fera avec la construction de cellules royales dite de type supersédure.
Ce sont généralement des cellules avec une taille volumineuse. Elles ne sont pas nombreuses. Parfois même une seule dans la ruche.
Pour pallier à la disparition soudaine d’une reine et de fait à la disparition des phéromones royales. La colonie se lancera dans la construction de nombreuses cellules royales. Ce remplacement imprévu se fera à partir de cellules d’ouvrières qui seront rallongées, appelées cellules de sauveté. Plus petites et plus nombreuses (parfois une vingtaine par colonie)
9 cellules de sauveté déjà formées sur une seule face de cadre |
Privée de couvain frais et de substance royale inhibitrice, certaines abeilles vont développer leurs ovaires et se mettre à pondre des œufs stériles qui ne donneront naissance qu’à des faux bourdons. L’apiculteur aura une ruche bourdonneuse, essentiellement constitué de couvain de faux bourdons. En examinant de plus près on pourra apercevoir la présence de plusieurs œufs dans une même cellule.
Cadre issu d'une ruche boudonneuse |
Cellules avec plusieurs oeufs |
La 2-heptanone CH3 CO (CH2)4 CH3.
aussi pour indiquer le chemin aux ouvrières qui font leurs premiers vols de reconnaissance.
Une abeille agressée.
Des sons, des vibrations.
Des odeurs corporelles (parfums, vernis, déodorants, transpiration).
Contrairement à la reine, l'ouvrière meurt après avoir enfoncé le dard. Ne pouvant se dégager elle déchire son abdomen. L'abeille meurt pour son territoire. Mais l’extrémité qui reste planté continue la diffusion du signal d’attaque ce qui a conséquence de rendre les autres abeilles plus agressives et de les inciter à piquer.
L’epagine ETA.
Battement de rappel |
Très récemment, une étude menée par Yves Le Conte et de ses collègues (en 1998), a permis d’identifié une nouvelle phéromone modificatrice, l'EO (Ethyl Oléate), produite par les butineuses (les abeilles les plus âgées). L'EO est transmise par la trophallaxie.
Cette recherche a démontré que cette phéromone joue un rôle majeur dans la maturation du comportement des plus jeunes abeilles : elle agit comme un bloqueur chimique qui retarde l'âge du butinage. Le comportement des plus jeunes sera modifié pour répondre à des changements.
Par exemple :