Le pollen
La protéine de toute la colonie.
Avec l’arrivée du printemps, c’est l’effervescence au sein des colonies. Les premières fleurs offrent à l’Abeille domestique (Apis mellifera) de précieux nectars et pollens. Divers et variés, ils serviront de nourriture à toute la colonie, mais plus particulièrement aux larves qui ont un besoin essentiel de protides, de lipides et de sels minéraux pour constituer leur organisme.
Ce sont les butineuses, des ouvrières âgées de plus de 20 jours qui seront en charge de la collecte.
Le pollen élément mâle de la plante, élaboré dans les anthères au sommet des étamines sera ramené à la ruche sous forme de pelotes. Les pattes, surtout la troisième paire postérieure avec leur corbeille à pollen serviront de panier à provision. Pour confectionner ses pelotes, l’abeille mélangera le pollen à du nectar ou à une petite quantité de miel qu’elle aura au préalable stocké dans son jabot. Pollen et miel ou pollen et nectar seront alors à leur tour incorporés aux secrétions des glandes salivaires.
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| Pelote de pollen sur la troisième patte postérieure |
De retour à la ruche, les butineuses vont confier le pollen aux abeilles d’intérieur qui vont tasser celui-ci dans les alvéoles qui se trouvent en général à proximité du couvain. Le pollen non consommé rapidement sera quant à lui recouvert d’une fine couche de miel protectrice et subira une fermentation lactique qui donnera ce que l’on appelle : le « pain d’abeilles » bien précieux qui sera consommé ultérieurement par la colonie.
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Pourquoi les abeilles récoltent-elles du pollen ?
Pour vivre les abeilles ont besoins :
- d’eau (eau du nectar et de l’environnement)
- de glucides (nectar et miellat)
- de protéines (pollen)
Les abeilles ont un besoin vital de pollen, car il est la seule source de protéines dont elles disposent. En l’espace d’une année, une colonie consomme plus de pollen que de nectar. On estime approximativement cette consommation entre 36 et 38 kg.
Les protéines sont de longues chaînes de molécules (acides aminés) qui permettent à l’organisme de se défendre contre les maladies (système immunitaire). Si certains de ces acides aminés peuvent être synthétisés par l’organisme, d’autres doivent être apportés par l’alimentation (pour les abeilles se sera le pollen).
De surcroit, les précieuses pelotes apporteront aussi des lipides, des sels minéraux et quelques vitamines, nécessaires aux abeilles.
Le pollen a donc une incidence majeure sur le développement d’une colonie d’Apis Mellifera.
La gelée blanchâtre qui brille au fond des cellules et dans laquelle baigne une larve ne saurait être sans le pollen. L’état physiologique, morphologique et la durée de vie de l’abeille ont un rapport direct avec son l’alimentation.
Une carence en pollen aura une incidence sur les différentes castes d’abeilles :
- Des larves sous alimentées donneront naissance à des abeilles déficientes (système immunitaire affaibli, durée de vie écourtée).
- Les nourrices auront des glandes mandibulaires et hypo pharyngiennes incomplètement développées, elles secrèteront une gelée royale en quantité et qualité moindre.
- La reine ne pourra prétendre à une nourriture de qualité, ce qui aura une incidence sur sa ponte et sa durée de vie.
- Les abeilles de fin de saison auront une masse de corps gras qui ne leur permettront pas de reprendre un élevage convenable en sortie d’hivernage.
- Quant aux mâles, ils auront une maturité sexuelle et une production de spermatozoïdes ralentis. Ils seront aussi chassés plus vite à l’extérieur de la ruche.
Ce type de situation est jugée préoccupant au printemps. Elle n’est à ne pas confondre avec une diminution du couvain dû à un retour de transhumance.
Comment les abeilles choisissent-elles le pollen ?
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C’est en fonction des qualités nutritionnelles de leurs pollens (protéines, lipides, sucres, acides aminés et antioxydants) que les fleurs sont visitées. Le pollen de noisetier est l’un des plus pauvres, les pollens de saule marsault, ronce et lierre sont parmi les meilleurs.
Une étude réalisée à l’INRA d’Avignon (Garance Di Pasquale) a montré que les abeilles qui avaient un régime pollinique varié vivaient plus longtemps que celles qui ne disposaient que d’un seul pollen.
Toutefois, il est primordial de rappeler que la valeur des pollens est souvent altérée par les pesticides utilisés en agriculture, et tout particulièrement l’emploi des néonicotinoïdes.
Les couleurs du pollen
La couleur du pollen peut être différente de la couleur dominante de sa fleur.
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| Pavot |
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| Crocus |
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| Passiflore |
Les couleurs du pollen varient selon les fleurs butinées.
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Jaune, les butineuses se seront attardées sur de l’acacia, de l’érable, du noyer, du saule, de la fleur de moutarde, des arbres fruitiers avec fruits à noyaux…
Rouge sur le marronnier, le sainfoin, le peuplier, le géranium…
Noir sur le coquelicot, le pavot…
Jaune –orangé sur la courge, le crocus…
Violet sur la phacélie, la rose trémière, la guimauve…
Orange sur le crocus, pissenlit, genêt…
Blanc sur le lierre, la myrte, le bleuet, le sapin, la véronique…
Vert – jaune sur l’érable, le chêne, le tilleul…
Gris sur la tulipe, le pommier, la boule de neige…
Le pollen un atout pour l’homme
Notre organisme tout comme celui des abeilles n’est pas en mesure de synthétiser tout ce dont il a besoin.
Le pollen des fleurs apporte naturellement selon la variété de fleurs butinées 30 % à 55 % de glucides, 25 % à 30 % de protides (protéines et acides aminés libres), 1 % à 20 % de lipides. Vitamines A, B, C, et E, sels minéraux, antioxydants, substances immunostimulantes complètent la composition des précieuses boulettes qui sont ramenées la ruche.
Très peu calorique (8 Kcal/100g), anti-allergène, stimulant du transit, fortifiant, riche en fibre il est souvent utilisé à raison de deux cures par annuelles pendant deux à trois mois. Attention toutefois de ne pas présenter d’allergie au pollen avant d’en consommer.
Les fleurs butinées par les abeilles possédant des origines diverses, le pollen multicolore dont la composition est plus variée est le plus recommandé.
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