L’acarien Varroa destructor est considéré comme la menace la plus importante pour l’apiculture après l’aethina tumida (petit coléoptère de la ruche). Le parasite Varroa affecte les abeilles à tous les stades de leur développement. La présence de cet acarien se caractérise par un affaiblissement progressif des colonies. Certaines nymphes meurent dans la cellule, celles qui naîtront seront mal formées.
Pour se nourrir, le varroa s’attaque à l’hémolymphe de l’abeille. Affaiblie l’abeille sera beaucoup plus sensible aux maladies. Ajouter à cela que les piqures de ces acariens peuvent transmettre divers virus, champignons ou bactéries à la colonie.
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Le mâle est blanc jaunâtre et de forme ronde (son diamètre varie entre 0,8 et 0,9 mm). Il est plus difficile à repérer car il vit exclusivement dans les cellules de couvain.
La femelle, est brune, plus ovale et plus grande (env. 1,5 à 1,8 mm de long et entre 1 à 1,2 mm de large.). Accrochée à une abeille adulte, elle se repère très facilement.
La reproduction du Varroa se déroule l’intérieur des cellules de couvain (avec une préférence pour les cellules de mâle) Avant l’operculation d’une cellule contenant une larve d’abeille, une femelle Varroa s'introduira dans celle-ci et s'y laissera enfermer. Une fois à l’abri des regards, elle pondra de 2 à 6 œufs avec un rythme d’un œuf toutes les 30 heures. Le premier œuf est toujours celui d’un mâle. Son unique fonction sera de féconder ses sœurs dans la cellule operculée. Une fois sa tâche accomplie, il mourra peu après.
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Nymphe envahie de varroas |
Aujourd’hui aucun traitement à une efficacité de 100 %. Il est impossible d’éliminer le varroa. Les différents traitements auront pour but de faire baisser la pression parasitaire dans la ruche.
Quand ?
Les traitements sont toujours appliqués en dehors des périodes de récolte. Pour favoriser la survie de ses ruches durant l'hiver, Le premier traitement se fera après la récolte du miel d’été. Le deuxième traitement se fera en début d’année (janvier).
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S’il vous arrive de récolter un essaim, faire systématiquement un traitement. Ne sachant pas la provenance de cette colonie, il est inutile de prendre le risque d’infecter votre rucher.. |
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Comment :
le thymol (thym, origan)
l'acide formique (ortie, venin de fourmi ou d'abeille)
l'acide oxalique (rhubarbe, épinard)
(Lanières à placer de part et d’autre du couvain pendant plusieurs semaines)
L’amitraze est nocif pour l’homme, ne pas utiliser en période de miellée (risque de résidus dans le miel).
L’amitraze qui est toxique pour les abeilles a été mélangé à du plastique pour un effet à libération prolongée (afin de ne pas tuer la colonie tout en restant toxique pour le varroa.
Trois types de lanières sont proposés actuellement:
l'Apistan;
l'Apivar;
l'Apiguard.
L’acarien Varroa a tendance à s’accoutumer au produit de traitement (il serait donc moins nocif). Il est conseillé d’alterner les traitements entre l'Apistan, l'Apivar et l'Apiguard.
Liste des médicaments autorisés pour le traitement des varroas avec une AMM en France.
Api Bioxal (acide oxalique)
VarroMed (acide oxalique et acide formique)
Oxybee (acide oxalique)
Maqs (acide formique)
VarroMed (acide oxalique et acide formique)
Bayvarol (fluméthrine)
PolyVar Yellow (fluméthrine)
Thymovar (thymol)
Apiguard (thymol),
Apilife Var (thymol, huile essentielle de menthol, d’eucalyptus et de camphre)
Apistan (fluvalinate)
Apitraz (amitraze)
Apivar (amitraze)
Il est très important de surveiller le niveau d’infestation des ruches. Comme il est très important de surveiller l’efficacité du traitement que vous aurez choisi pour lutter contre l’attaque de varroa.
Voici quelques techniques qui vous permettrons d’évaluer le degré d’invasion.
On place sur le fond de la ruche un carton ou un plastique à la dimension du plateau, enduit de vaseline ou de sain doux. Tous les trois jours on compte les varroas qui sont tombés. On change le carton ou la feuille plastique et on recommence l’opération pendant 15 jours.
On prélève approximativement 300 abeilles (40 g) proche du couvain. Attention de ne pas prélever la reine (d’où l’intérêt de la marquer) On enrobe de sucre glace les abeilles que l’on a placé dans un petit récipient avec fond grillagé. On place ce récipient au-dessus d’un saladier rempli d’eau et on secoue. Le sucre glace tombe et se dissout dans l’eau laissant apparaitre les varroas dans l’eau. On peut procéder au comptage.
La méthode est identique à celle du sucre glace. Mais cette fois-ci les 300 abeilles recevrons une dose de CO2 à la place du sucre glace (méthode non létale qui anesthésie l’abeille).
Les varroas qui chutent des abeilles ou des cadres passent au travers des mailles grillagées et tombent à terre. Incapables de remonter dans la ruche, ils meurent.
Cela vous permettra d’une part de réduire le risque d’essaimage mais aussi d’avoir la moitié de cette colonie orpheline (privée de sa reine) et dépourvu de couvain.
Cette ruche orpheline devra élever une nouvelle reine et retrouvera donc avec une rupture de ponte de minimum un mois (temps nécessaire pour l’élevage d’une nouvelle reine, sa fécondation et le début de la ponte)
Pas de couvain pas de reproduction de varroas !
Les abeilles adultes issues de la division seront traitées afin d’éliminer les varroas phorétiques (qu’elles transportent sur elles), ce qui permettra de repartir sur une colonie quasiment saine.
Vous profiterez de cette division pour transvaser le reste de la colonie avec la vieille reine dans une nouvelle ruche et de la traiter également contre le varroa.
Dès la reprise de la saison apicole qui a lieu en mars-avril, il est intéressant de placer des cadres à mâles (cadre avec latte transversale ou horizontale) près du couvain dans les ruches. Une amorce de cire est fixée sur chaque secteur
Produit icko |
Les varroas ont une préférence pour les cellules de mâles. Elles sont généralement 6 à 12 fois plus infestées que celles des ouvrières (Fries et al. 1994). Une fois le couvain operculé, il faut l’éliminer et recommencer l’opération plusieurs fois.