Septembre marque la fin des fortes chaleurs. Les deux mois précédents et leur sècheresse font place à de belles journées ponctuées de quelques averses. Une aubaine qui permet à la végétation de repartir. Les butineuses profitent de ses ultimes floraisons pour engranger le nectar et le pollen pour affronter l’hiver.
Arbousier |
Lierre |
Helenium |
Bon à savoir : Le lierre est une plante grimpante invasive riche en pollen et nectar, une belle augure de mi-septembre à fin octobre pour nos butineuses. Mais pour elles seulement… car les feuilles et les fruits du lierre grimpant sont composés d’une saponine, qui se transforme en une molécule d’hédérine toxique pour l’homme et les mammifères sous l’action de l’hydrolyse. Selon le dosage ingéré, cela peut provoquer empoisonnements, réactions cutanées irritantes, crampes, tachycardie, vomissements et diarrhées. Inutile d’envisager faire une miellée avec cette invasive, d’autant plus que ce miel cristallise très rapidement.
Sur les planches d’envol, il y a moins d’embouteillage !
Il se peut que vous aperceviez quelques nymphes blanches se faire éjecter à l’extérieur de la ruche. Ce sont des nymphes de faux bourdons qui sont retirés des alvéoles par les abeilles, le phénomène est naturel tout comme l’expulsion des mâles : Pas besoin de nourrir des bouches inutiles.
Si les mois précédents ont été trop secs et si les provisions ont été insuffisantes, les mâles ont déjà dû être remerciés.
La reine diminue sa ponte, la surface du couvain se réduit. La colonie s’organise pour l’hiver.
Les abeilles qui naissent à partir de ce mois, feront partie des abeilles qui assureront le maintien de la température au sein de la grappe durant l’hiver et qui participeront à la reprise de la ponte de la reine en début d’année (février ou mars selon les régions). Ce sont les abeilles d’hiver, elles vivent environ 5 à 6 mois contre 3 à 6 semaines pour les abeilles d’été. Ces abeilles absorbent une quantité plus importante de protéines, lipides et glucides (pollen, couvain ouvert). Cette alimentation riche en corps gras leur permettra d’affronter les basses températures. Elles sont plus lourdes et plus velues.
Ces mêmes abeilles, gèreront volontairement le fonctionnement de leurs glandes hypopharingiennes en fonction des températures.
Position OFF les glandes restent actives mais leurs vieillissements sont stoppés. (Automne – hiver températures froides)
Position ON l’activité des glandes reprend et les abeilles activent leur fonction de nourrice. (Dès que les températures remontent en février)
En cas d'hiver clément, l‘activité des nourrices ne cesse pas. Elles prennent soin en permanence d’une petite surface de couvain.
Vous comprenez l’importance en qualité et en quantité des abeilles qui naissent en fin d’été.
L’objectif pour l’apiculteur en septembre, est d’aider ses colonies à passer l’hiver et ainsi pouvoir bien démarrer au printemps prochain.
Il faut procéder à la visite dite d’automne, faire un état des lieux et diverses manipulations :
- Vérifier l’état sanitaire de la colonie (présence de varroas)
- Compter le nombre de cadre de couvain sain, de provision (miel et pollen)
- S’assurer de l’état de la ruche (plateau, corps, couvre cadres, nourrisseur…)
- Si vous ne l’avez pas encore fait, replacer les portes afin de protéger le trou de vol des nuisibles (frelons, souris, lézard, papillon…)
- Réunir les essaims trop petits ou faibles
- Placer de grosses pierres sur les toits pour pallier les éventuelles tempêtes hivernales
Vous pouvez encore distribuer un sirop léger pour aider vos colonies à relancer la ponte de la reine et peupler la colonie de jeunes abeilles. Les nourrissements doivent impérativement cesser à la fin du mois.
Pour un démarrage de qualité au printemps.
Changer de reine implique de connaitre les valeurs de vos reines. L’âge de la reine est le premier critère à retenir. Attention toutefois, une reine de l’année précédente ou de l’année en cours peut être défaillante. Une mauvaise fécondation pendant le vol nuptial et c’est une spermathèque de mauvaise qualité. A cette époque de l’année, il est préférable d’introduire dans des cagettes de jeunes reines fécondées. Les faux bourdons ayant pratiquement tous été chassés des colonies. Le remérage peut aussi se faire avec des reines issues de nucléi, d’essaims artificiels élaborés au printemps ou de colonies faibles. Quelque soit votre choix, vous devrez supprimer la mauvaise reine.