Quand l’envie de butiner vous prend aussi…

Quelques plaisanteries à prendre toutefois au sérieux.

 

Comme de plus en plus de personnes, vous souhaitez vous lancer dans l’apiculture, sachez que l’on ne s’improvise pas apiculteur. On le devient. Et à vrai dire cela ne se fait pas du jour au lendemain. L’apiculture doit se pratiquer avec un minimum de connaissances et un maximum de respect envers l’Apis Mellifera.

Apis Mellifera ?

Un bref coup d’œil sur le web et l’on vous apprendra que c’est une abeille à miel considérée comme semi-domestique. N’allez surtout pas croire qu’elle vous obéira presque au doigt et à l’œil et déposera des pots de miel sur le parvis de votre porte. Si vous êtes un doux rêveur abstenez-vous.

La dite semi-domestique n’est pas seule… elle vit auprès d’une Reine. Et c’est à elle et exclusivement à elle qu’elle en réfèrera car sa majesté est indispensable à la survie de la colonie. Et oui, la royauté est toujours d’actualité. Vous êtes un révolutionnaire ! Quel malheur… vous devrez travailler aux côtés d’une foule de royaliste.

L’Apis Mellifera royaliste a des sœurs, beaucoup de sœurs à vrai dire 20 000 en hiver et jusqu’à 60 000 en été. L’ochmophobie (peur de la foule) fait partie de votre quotidien, évitez, il y aura de la population autour de vous pendant les visites.

Elles ont aussi des frères, environ 2000 par colonie présents seulement au printemps et en été. Mais où sont donc les garçons le reste de l’année ? Et bien 6 pieds sous terre, paix à leur âme… Chez les Apis Mellifera le pouvoir est détenu par les filles. Si vous êtes misogyne ! Renoncez sur le champ.

Oups ! J’avais oublié… Le coté piquant de votre nouvelle envie. Les filles de la colonie sont de vraies guerrières. Si elles se sentent menacées, elles piquent. Si L’apiphobie (peur des insectes qui piquent) vous tétanise, l’apiculture va s’avérer problématique pour vous.

 

Pourquoi semi-domestique ?

Au Congo, en Inde, au Cameroun ou encore en Indonésie quelques chasseurs-cueilleurs de miel perdurent. Ils grimpent en équilibre sur des branches à 40 mètres du sol ou accrochés à des parois de falaises vertigineuses avec des moyens de fortune pour cueillir au péril de leur vie le miel des abeilles sauvages.
Si la peur du vide vous tétanise ou si vous préférez consacrer vos cueillettes aux fruits et fleurs de votre jardin. Faites comme la majorité mondiale des apiculteurs, optez pour une ruche.

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L’homme a donc au fil des siècles semi-domestiqué l’abeille pour rendre l’apiculture plus accessible. Dans un premier temps, il va lui offrir le gite, depuis quelques décennies le couvert. Nourrir est hélas devenu une nécessité pour pallier l’effondrement des colonies face aux pesticides, parasites, prédateurs ou autres qui frappent l’Apis Mellifera.

Mais tout cela à un coût ! Et si vous souhaitez vous lancez dans l’apiculture, il va falloir investir, s’investir et pas qu’un peu.

  1. 1. L’investissement financier
  • - Une ruche coûtera plus cher qu’un panier pour chat.
  • - Un essaim autant qu’un vélo classique d’entrée de gamme.
  • - La nourriture bien plus que les granulés pour les poissons de votre aquarium.
  • - Les vêtements de protection seront plus chers qu’un maillot de bain.
  • - Les outils nécessaires aux visites du rucher bien plus qu’une paire de boule de pétanque.
  • - Sans parler du montant du matériel pour l’extraction et la mise en pot.

Bref, avant de choisir l’apiculture comme nouvelle passion ou l’abeille comme nouvelle compagne réfléchissez-y à deux, voire trois fois ! Si vous êtes avares ou près de vos sous, l’apiculture vous donnera des crampes à l’estomac car elle vous coutera bien plus qu’un bras et pas moins que la peau des fesses !

  1. 2. L’investissement personnel en temps et en travail
  • - Il est quasi impossible de penser qu’une formation est superflue en apiculture. L’abeille est un être vivant qui se respecte. L’apiculteur éleveur que vous souhaitez devenir devra donc acquérir un minimum de connaissances. Rapprochez-vous d’un apiculteur confirmé ou d’un rucher-école pour apprendre les bases de l’apiculture. L’avantage d’un rucher-école sera de côtoyer différents apiculteurs confirmés, dont vous apprendrez les méthodes. Pourquoi les méthodes ? Et bien parce qu’il y a autant de méthodes que d’apiculteurs.
  • - La lecture sera votre deuxième alliée. En quelques mots, vous voilà redevenu élève. Si vous étiez plutôt école buissonnière et réfractaire à tout enseignement, il va falloir revoir votre copie.
  • - Sachez pour finir, que l’on n’installe pas une ruche sur son terrain comme l’on posera une statue. Vous allez devoir en prendre soin, et y consacrer quelques heures par an.

Si toutes ces petites informations anecdotiques ne vous ont pas découragé,… nous vous souhaitons là BIENVENUE dans le monde des ABEILLES.